L’actualité : Le Coronavirus

Un contrat couvre-t-il les risques d’épidémie ?

Si l’on considère le COVID-19 quant à ses conséquences sur la santé de personnes, alors aucun contrat à proprement parler ne couvre les risques d’épidémie, mais c’est l’assurance maladie qui est au cœur des indemnisations et des prises en charges médicales.

L’assurance maladie intervient même pour verser des indemnités journalières aux personnes confinées chez elles et ne pouvant pas recourir au télétravail.

En conséquence, le marché de l’assurance sera impacté dans sa branche mutuelle et prévoyance:

  • Mutuelle, pour la prise en charge habituelle des soins ;
  • Prévoyance si les employeurs doivent compenser les variations entre les indemnités journalières versées par l’Assurance maladie et les salaires versés habituellement.

Mais le COVID-19 fait aussi de plus en plus parler de lui par les conséquences économiques qu’il provoque : selon la Banque Mondiale, une pandémie de l’envergure de l’épidémie d’Influenza en 1918 pourrait diminuer le PIB mondial de 5%.

De nombreux commerçants ressentent déjà l’effet négatif de cette épidémie et des restrictions et craintes qui l’accompagnent. Et, il faut bien le reconnaître, très peu de commerçants sont assurés contre le risque de Pertes d’exploitation liées à une épidémie car le plus souvent, seules sont couvertes les Pertes d’exploitation liées à un dommage garanti : par exemple, les pertes d’exploitation consécutives à un incendie ou un dégât des eaux – eux-mêmes pris en charge – sont couvertes.
En revanche, les assurances annulation souscrites par les organisateurs d’événements devraient pouvoir fonctionner, dans la mesure où l’annulation des événements est décrétée par le gouvernement.

Quelle pourrait-être la solution assurantielle ?

La solution assurantielle existe bien, il faudrait avoir souscrit un contrat Pertes d’exploitation sans dommages. Pour être clair et concis, nous sommes sur le même principe que les assurances Risques cyber ou terrorisme. Difficile de ne pas penser aux balbutiements longs voire fastidieux de l’assurance des risques cyber : primes élevées, franchises élevées, difficultés à définir le périmètre des garanties, nombreux entrants sur le marché de cette assurance… Et, c’est ce qui apparaît aussi dans le cas des assurances contre les risques sanitaires.

En effet, selon un sondage effectué par l’AMRAE auprès des risk managers en décembre dernier, 55 % des entreprises interrogées ont envisagé de souscrire un contrat spécifique sans dommages… avant de renoncer en raison d’une offre quasi inexistante, présentant à la fois des primes et des franchises élevées et un processus de souscription très complexe et fastidieux.

Suite au COVID-19, sans doute ce marché va-t-il se développer, mais, si l’on en croit Christophe Eberlé, directeur général chez Optimind : « Sur le risque sanitaire, comme d’ailleurs sur le cyber risque, les assureurs sont face à une difficulté d’appréciation du périmètre du risque et de la masse assurable. Mais, sur les dix prochaines années, ces deux risques peuvent créer plus de chiffre d’affaires pour les assureurs mais aussi plus d’incertitudes ».

Puis-je souscrire ce type de contrats ?

Si, à la différence des autres entreprises, vous n’êtes pas découragé par la procédure de souscription et les tarifs élevés, alors, oui, vous pouvez souscrire ce type d’assurance, puisque quelques assureurs en distribuent.
Mais attention, ayez bien en tête que, pour le COVID-19, il est déjà trop tard ! En effet, l’objet de l’assurance est d’assurer un aléa, pas un risque certain ! Vous pouvez seulement anticiper la prochaine épidémie, tout en ayant bien conscience que les modèles d’assurance n’accordent à ce risque que très peu de probabilités, soit entre 0,5 et 1% annuellement.

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